Définition du Shibari

La discipline du « Shibari » puise ses origines dans un art martial japonais. Au fil des siècles, cet art martial a subi plusieurs évolutions jusqu’à devenir l’art de la corde tel qu’il est connu aujourd’hui.

 

« Shibari » signifie en japonais « attache » dans tous les sens du terme, que soit fonctionnel (attache d’une ficelle autour d’un colis), esthétique (attache d’un ruban autour d’une enveloppe) ou bien spirituel (attache d’une corde autour d’un arbre ancien ou d’un rocher).
Les pratiques de Shibari en lien avec la sexualité, l’érotisme, et le BDSM (Bondage Domination Soumission Sadisme Masochisme) sont regroupées sous le terme de « Kinbaku » qui signifie littéralement « ligotage strict ».

Le Shibari est donc un terme regroupant un large spectre de pratiques au sein desquelles naviguent les personnes au gré de leurs envies et objectifs.

C’est depuis les années 2010 que le Shibari, et son esthétisme, percole dans les autres domaines artistiques et la culture populaire : clips musicaux, expositions, romans, films et séries, etc.

« Le Shibari est une pratique issue d’un art martial japonais qui consiste à encorder un partenaire de sorte à l’immobiliser dans des postures souvent très inconfortables. Très technique, cet art martial devenu au fil des siècles un art des cordes, nécessite des connaissances spécifiques et la performance s’exerce alors à double sens : pour le « rigger » (personne qui attache) comme pour le modèle (personne attachée). Cette communion corporelle des deux personnes développe, entre les cordes, une connexion singulière où se jouent tensions et émancipations ».

Extrait du colloque des 7 et 8 octobre 2026 au CNAC (Centre National des Arts du Cirque).

« Dérivé du verbe shibaru 縛る(= »lier, attacher »), le shibari 縛りs’est fait connaître dans le monde entier (du moins dans certains cercles) comme la pratique du bondage érotique japonais consistant à attacher une personne selon des modalités complexes et esthétiquement recherchées à l’aide de cordes de chanvre*.
On a beaucoup débattu pour savoir si le terme était shibari 縛りou kinbaku 緊縛. Cependant, au Japon, les amateurs ne se préoccupent guère de cette querelle et utilisent indifféremment les deux termes. Le premier idéogramme de kinbaku 緊縛 signifie « serré, tendu », le second est le même que dans shibaru et signifie donc « liens serrés ». On utilise aussi kinbakubi 緊縛美 (= « liens esthétiques »). »

* le vocabulaire japonais ne fait pas de distinction entre le chanvre et le jute, la corde en fibres naturelles utilisée est nommée asanawa (麻縄).

Extrait de « Japon en 100 mots », éditions NuiNui.

Ces dernières décennies, avec la diffusion et la popularisation du « Shibari » dans le monde entier, cette discipline s’est émancipée de son évolution taboue pour devenir pleinement un art de la corde en constante évolution et incluant plusieurs approches (esthétique, artistique, acrobatique, sensuelle, érotique, BDSM, martiale, capture, danse, relaxation, etc.).